double Rocher du sang des victimes de Dionysos, en reconnaissance de son fils. Et il dit : — Toi, ô fils, reste et fais construire de tous côtés des tentes par des ouvriers. Après que j’aurai sacrifié aux Dieux de la naissance, si je suis absent trop longtemps, que le festin soit offert aux amis présents ! — Puis, emmenant les jeunes veaux, il s’en alla. Et le jeune homme fit dresser soigneusement, sur des piliers, l’enceinte d’une tente sans parois qui put garantir, soit des ardeurs de midi, soit des rayons du couchant, et qui avait une forme rectangulaire et la longueur d’un plèthre par côté et dix mille pieds d’étendue totale, au dire des hommes habiles ; car il voulait appeler au festin tout le peuple des Delphiens. Puis, ayant pris, dans le trésor, des tapis sacrés, admirables aux yeux des hommes, il en fit de l’ombre à la tente. D’abord, il suspendit au toit une aile de péplos, dépouille des Amazones, don que Hèraklès, le fils de Zeus, avait fait au Dieu. Et sur ce tissu étaient peints l’Ouranos rassemblant les astres dans le cercle de l’Aithèr, Hèlios qui poussait ses chevaux vers l’occident et trainait après soi la lumière de Hespéros, la Nuit, vêtue de ses péplos noirs, qui menait son char dont l’attelage n’était point lié au joug, et les Astres qui accompagnaient la Déesse. La Pléias tenait le milieu de l’Aithèr, puis Oriôn porte-épée, et, par dessus, l’Ourse tournant sur sa queue vers le Pôle d’or. En haut, rayonnait l’orbe de Sélana qui partage les mois ; et les Hyades luisaient, présage très sûr de tempêtes, et l’Aurore lumineuse qui chasse les astres. Aux parois, il suspendit d’autres tapis aux images de nefs Barbares, munies d’avirons, qui combattaient les Hellènes, et d’hommes demi-bêtes sauvages, et de chevaux chassant les cerfs et les lions féroces. À l’entrée était peint, ayant ses filles auprès de lui, Kékrôps qui
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