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Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/327

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Landry, fondateur de l’Hôtel-Dieu ; l’évêque Gozlin qui défendit Paris contre les attaques des Normands ; le pieux évêque Maurice de Sully ; les prévôts de Paris Étienne Boileau et Hugues Aubriot ; Jean Juvénal des Ursins, qui remplit les deux fonctions de prévôt de Paris et de prévôt des marchands ; de Viole et François Myron, prévôts des marchands ; l’immortel sculpteur Jean Goujon ; les architectes Pierre Lescot et Philibert Delorme ; les peintres Lebrun et Lesueur ; l’ingénieur Perronnet ; Turgot et Bailly.

On doit ajouter prochainement à ces statues celles de saint Vincent-de-Paul, Robert-Étienne, Guillaume Budé, Michel Laillier, Hardouin Mansart, d’Argenson, Mathieu-Molé, l’abbé de l’Épée, Jean de La Vaquerie et Jean Aubry.

L’Hôtel-de-Ville comprendra dans son ensemble, après l’achèvement de toutes ses parties :

1o Une grande salle destinée aux fêtes données par la ville de Paris. Elle occupera avec ses vestibules, antichambres et salons, tout le premier étage de la façade sur la rue de Lobau ;

2o Les salles de lecture et de dépôt pour la bibliothèque, seront situées sur le comble de la salle des fêtes ;

3o Les cuisines et dépendances, placées au rez-de-chaussée de la façade sur le quai de la Grève ;

4o Au-dessus, les appartements particuliers du préfet ;

5o Au deuxième étage, les appartements affectés aux réceptions ordinaires du préfet, repas, soirées et bals ;

6o Les salles du conseil municipal et de ses diverses commissions, situées sur la cour d’honneur et occupant les deux façades du midi et du couchant ;

7o Enfin les bureaux de la Préfecture de la Seine, placés dans les bâtiments ayant façade sur la rue de la Tixéranderie.

On remarque dans les constructions que nous venons d’énumérer, le grand escalier de la salle des fêtes dont les voûtes reposent sur des colonnes en marbre des Pyrénées, l’escalier d’honneur conduisant aux appartements du préfet, ainsi qu’aux salons de réception, et les peintures exécutées par MM. Hesse, Schopin, Vauchelet, etc.

Enfin tous les détails du monument qui occupe une superficie de 8,850 m., ont été étudiés avec soin, et l’exécution fait le plus grand honneur à MM. Godde est Lesueur, qui ont été secondés avec intelligence par M. Vivenel, entrepreneur.

La dépense pour les nouvelles constructions, en y comprenant les frais d’ameublement, de décorations, de peintures, etc., s’élève à 
 10,850,000. »
Celle qui reste à faire pour rattacher les bâtiments anciens aux nouveaux, doit monter à 
 1,150,000. »
On avait employé en acquisition de propriétés. 
 2,863,435. 85

Total 
 14,863,435. 85


3e Partie. — Établissements religieux et voies publiques dont les emplacements sont compris aujourd’hui dans l’Hôtel-de-Ville.

Église Saint-Jean-en-Grève. Cette église n’était dans l’origine que la chapelle baptismale de Saint-Gervais. Après la construction de l’enceinte de Paris, sous Philippe-Auguste, cette chapelle devint église paroissiale. Elle fut reconstruite en 1326 dans des proportions plus vastes. Son architecture était assez remarquable, et les connaisseurs estimaient surtout la tribune de l’orgue, élevée sous la direction de Pasquier de Lille, et exécutée par Dailly.

Cette église fut restaurée en 1724, et sur une partie de son cimetière, on construisit en 1734 la chapelle dite de la communion, qui passait pour un excellent ouvrage de François Blondel.

L’église Saint-Jean-en-Grève fut vendue par le domaine national le 17 nivôse an VIII, et démolie quelque temps après ; une partie de son emplacement servit à élargir la rue du Tourniquet-Saint-Jean ; le surplus fut réuni à l’Hôtel-de-Ville. La chapelle de la communion, transformée en salle d’assemblée et de concert, a été démolie en 1837 pour faire place aux nouveaux bâtiments de l’Hôtel-de-Ville.

Hôpital du Saint-Esprit. Cet établissement avait été fondé en 1362 ; la construction de son église datait de 1406. Quelques personnes charitables, touchées de l’abandon de plusieurs orphelins qui mouraient de faim dans les rues de Paris, achetèrent une maison et une grange à la place de Grève. Le pape Urbain V approuva la fondation de cet hôpital destiné aux orphelins des deux sexes nés de légitime mariage, et dont les père et mère étaient décédés à l’Hôtel-Dieu. Les enfants étaient reçus jusqu’à l’âge de neuf ans, et donnaient en entrant une somme de 150 livres. Cet argent, qui leur était rendu à leur sortie de cet hôpital, les aidait à apprendre un métier. — Par lettres-patentes du 23 mai 1679, cet établissement fut réuni à l’hôpital général. Un décret du 5 avril 1792 supprima les prêtres du Saint-Esprit. L’église et les bâtiments qui en dépendaient ont été démolis en 1798 ; sur leur emplacement on éleva en 1810 diverses constructions, notamment l’hôtel du préfet de la Seine. Ces nouveaux bâtiments ont été abattus en 1841 pour l’agrandissement de l’Hôtel-de-Ville.

Chapelle et Hôpital des Haudriettes. Le plus ancien document qui mentionne cet hôpital est une charte de Philippe-le-Bel donnée à Milly, au mois d’avril 1306. Dans cet acte, ce prince permet à Étienne Haudri, son panetier, de bâtir une chapelle sur la place qu’il a nouvellement acquise à la Grève, tenant d’un long à l’hôpital des pauvres, qu’il a fondé. Cet hôpital qui existait avant la chapelle, était destiné à recueillir un certain nombre de femmes pauvres et veuves. Dans une bulle de Clément VII, on voit que cet établisse-