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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/453

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Hier matin, à 9 heures, ont eu lieu les obsèques de la courageuse citoyenne Marie Ferré, sœur de Théophile Ferré, fusillé par la réaction bourgeoise, pour sa participation à la Commune.

La vie de Marie Ferré ne fut qu’abnégation et dévouement à la cause pour laquelle son frère mourut.

Aussi est-ce avec une respectueuse admiration qu’un grand nombre d’amis suivaient hier, à sa dernière demeure, cette martyre de la foi révolutionnaire.

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Le cortège se composait d’un millier de personnes, parmi lesquelles on remarquait les citoyens Henri Rochefort, Clovis Hugues ; les citoyennes Hubertine Auclert, Camille Bias, Cadolle, Louise Michel.

Avant la levée du corps à la maison mortuaire, des bouquets d’immortelles ont été distribués aux assistants.

Huit couronnes de roses blanches et trois couronnes d’immortelles rouges ont été déposées sur le cercueil.

Les trois couronnes d’immortelles portaient les inscriptions suivantes : À Marie Ferré, le Cercle d’études sociales du XVIIIe arrondissement. À Marie Ferré, la Libre-Pensée de Levallois-Perret.

À neuf heures un quart, le cortège s’est mis en marche pour Levallois-Perret, où se trouve le caveau de la famille Ferré et où le frère de la défunte a été inhumé après avoir été fusillé à Satory.

Le deuil était conduit par le père et le frère de Marie Ferré, Mme Bias et Louise Michel.

En traversant le boulevard des Batignolles, la rue de Levie et la rue de Tocqueville pour gagner la porte d’Asnières, le cortège s’est grossi de quelques centaines de personnes.

Plusieurs discours ont été prononcés par des délégués des groupes révolutionnaires, des cercles d’études sociales, de la libre-pensée et du comité de vigilance du XVIIIe arrondissement.

Le citoyen Edmond Chamolet cite les paroles du poète :

« Elle était :

De verre pour gémir, d’acier pour résister.

« Aussi, malgré les douleurs, malgré les tortures morales et physiques qu’elle subissait, demeurait-elle calme en apparence, sinon résignée, au milieu des combats de l’existence.

« Elle vivait d’une vie trop active, d’une vie de fièvre, et sa nature réelle et délicate fut brisée par les chagrins qui la mi-