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IX

losophes, pour montrer les premiers symptômes d’amélioration morale dans les idées. J’ai été bref sur ces détails déjà exposés par divers auteurs. J’ai eu hâte d’arriver à l’époque de transition où la révolution sociale commence à se manifester d’une maniéré évidente.

Cette première époque de transition forme la seconde partie de mon ouvrage : elle comprend les trois siècles de l’empire païen, où la législation et les mœurs se modifient, où le christianisme vient proclamer l’égalité de tous les hommes devant Dieu. J’ai joint à l’examen de l’esclavage sous le régime impérial quelques considérations sur la condition de l’esclave en Germanie, et sur les habitudes de ces Germains, que l’on a souvent transformés en régénérateurs de la société européenne, tandis que leur principal rôle dans l’histoire me parait être d’avoir offert à l’action des idées chrétiennes un caractère plus neuf et moins corrompu que le caractère romain.

Après le 1v° siècle de l’ère chrétienne, l’invasion des Barbares en Occident vient mêler l’influence de leurs coutumes à celles du christianisme et de la législation romaine. Un nouvel élément se trouve donc introduit dans la question. Pour suivre l’influence pure du christianisme et du droit romain, j’ai consacré ma troisième partie à retracer séparément l’histoire de l’esclavage dans le Bas-Empire, sous ses deux formes, domestique et rurale. La législation est définitivement arrêtée par Théodose et Justinien. Les anciennes distinctions entre le citoyen et l’affranchi s’effacent : le servage réel est institué avec le colonat,