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APPENDICE


PROLOGUE DE WALAHFRID STRABON
À LA VIE DE CHARLEMAGNE[1]

L’exposé qui suit de la vie et des actes du très glorieux empereur Charles est l’œuvre d’Éginhard — un des palatins de ce temps les plus dignes d’éloges non seulement pour sa science, mais aussi pour son caractère sans tache — lequel, en homme qui a participé à presque tout ce qu’il raconte, y a apporté le témoignage de la plus pure vérité.

Né en effet en « France » orientale, dans le comté qu’on nomme Maingau[2], il reçut, comme enfant, au monastère de Fulda, dans l’école de saint Boniface le martyr[3], les premiers éléments de sa nourriture spirituelle. Puis ses capacités remarquables et son intelligence, qui déjà promettait le rare savoir par lequel il s’illustra ensuite, plutôt que sa noblesse, pourtant insigne, décidèrent Baugolf, abbé dudit monastère[4], à l’envoyer au palais de Charles. Car, de tous les rois, celui-ci était le plus avidement empressé à rechercher les savants et à leur procurer le moyen de philosopher

  1. Sur ce prologue, voir l’Introduction.
  2. Correspondant à peu près à la vallée inférieure du Main.
  3. C’est-à-dire : l’école fondée par saint Boniface.
  4. Baugolf fut abbé de Fulda de 779 à 802.