fut pour la voisine ; il regretta de n’avoir
pas au moins un jour devant lui
pour satisfaire sa curiosité. Cette idée
s’effaça bien vîte par une autre qui
jetait le désespoir dans son ame.
Maintenant Eléonore est femme. Le prieur va bientôt revenir ; pas de moyen de lui cacher un pareil secret ; et il voudra savoir absolument la cause d’une aussi étrange métamorphose ; il sait les aventures du couvent : on se connaît faible ; on peut être discrète, et l’on ne peut plus douter de la puissance et des promesses du Sylphe ; elle resterait femme, femme soumise aux caprices d’un moine, esclave dans ces lieux, sans espoir d’en sortir, destinée peut-être un jour aux plaisirs du couvent ; ces idées lui troublent l’imagination. La belle Eléonore, comme homme, avait souffert du prieur des choses qu’on ne doit ;