Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/124

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négligea outrageusement les deux tantes, l’une en fut scandalisée et l’autre désolée. Elle fit si bien qu’elle eut un tête-à-tête avec l’abbé. Là elle lui avoua, les larmes aux yeux, qu’elle était une religieuse : elle détestait cet état que ses parens lui avaient fait embrasser malgré elle. Le prieur, dont elle avait cru l’ame honnête et compatissante, avait profité de sa confiance pour l’enlever. Elle était ici depuis trois mois jusqu’à cette heure : elle avait conservé son innocence… L’assertion était hardie. Elle espérait que le Sylphe qui avait tant fait pour elle, n’aurait pas oublié cette faveur. C’en était une pour ce moment sans doute ; mais en vérité, au train de vie qu’elle avait l’air de prendre, je ne sais si elle devait s’en réjouir, car il est un peu fatiguant de perdre