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tous les deux ans trois pucelages.

Au reste, elle ne parlait pas ainsi sans espoir de prouver ce qu’elle avançait. Depuis sa dernière métamorphose, elle s’était soigneusement examinée, elle était si contente d’elle, qu’elle pouvait aisément se persuader qu’un homme ne trouverait rien à redire. En attendant, toute innocente qu’elle était, au milieu de ses pleurs, de ses sanglots, elle avait un abandon, un laisser-aller, des graces, des expressions, des yeux, des complaisances qui faisaient perdre la raison à l’abbé. Il fit sa déclaration. Bien sûre qu’il était pris, Eléonor reprit aussi son rôle de femme et de femme amoureuse : elle se défendit et céda, comme on se défend et comme on cède quand on aime, avec bonne foi, sensibilité, abandon, transports.

  
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