Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/128

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tifs, des intentions si pures la rassuraient. Elle continuait.

Je n’entreprendrai point de nombrer tous les plaisirs, tous les goûts qui embellirent cette bienheureuse année. Je ne finirais pas s’il fallait raconter tous ses tours ; peindre avec quel art elle savait contenter, ranimer les desirs, semer la jalousie, éteindre les soupçons, attirer, congédier. Sans doute, si moins avide de jouissances, domptant ses sens, réglant son imagination, et dirigeant son cœur, elle eût rempli ce cœur d’un seul amour, tendre, constant, fidèle, elle eût été plus heureuse ; mais chacun remplit sa destinée. La sienne, il en faut convenir, était de changer : et le ciel l’avait douée d’un cœur parfaitement convenable. Les amours y naissaient, croissaient, multipliaient sans se nuire.

Il est doux, disait-elle, d’être une