Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/146

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» Nous étions tous les deux à-peu-près immobiles, lui craignant sans doute que la position où se tenait ma main, quelques mouvemens de sa part ne détruisissent son illusion ; et moi, de mon côté, craignant aussi d’affaiblir mes espérances. Le tremblement, qui agitait ses membres, m’avertissait assez qu’il ne pourrait pas long-tems contenir le feu qui le dévorait. En effet, il prit une posture assez convenable. Moi, j’étais étendue, et dans le plus parfait abandon. Je gardais le silence, de peur qu’un mot mal interprété ne le fit désister d’une entreprise que j’étais loin de blâmer. Je le fixais bien tendrement. Quelque mendians, quelque quêteurs que pussent être mes yeux, ils n’exprimaient encore que faiblement l’ardeur et l’excès de