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» mes desirs. Mon corps s’avançait au-devant de mon vainqueur. Mon imagination prévenant mes jouissances, je le croyais déjà sentir au-dedans de moi-même, quand tout-à-coup abandonnant une entreprise presqu’achevée, il se jette étendu à mes côtés, en s’écriant : non, tu croirais que j’ai voulu te tromper. Je puis t’aimer, t’adorer, sans espérer aucune récompense. — Ah ! dit Eléonore, interrompant vivement son amie, quelque tendre, quelqu’amoureuse que fut cette exclamation, en vérité ma chère, elle était extrêmement déplacée. — Oh sûrement ! Il n’eut pas le tems d’en dire davantage. La violence de ses desirs, la contrainte qu’il s’était imposée si long-tems, les mouvemens qu’il venait de faire, que sais-je ! son imagination, son

  
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