à plaindre cet amant d’être où nous
l’avons laissé. Mais qui ne sait pas
que le cœur humain, avide de satisfaire
de nouvelles fantaisies, oublie
tous les biens qu’il possède,
pour ne songer qu’à la privation
de ceux qu’il desire. Qu’avait
Eléonor à demander aux Dieux ?
une maîtresse aimable, enivrée d’amour,
brûlée de desirs, se livrait
entièrement à lui. Comment pouvait-il
comparer ce qu’il desirait à ce
qu’il possédait ? Le doigt le plus
faible y pénétrait sans peine, mais
non pas sans effort. Des lèvres
minces, roses et rondelettes comme
celles d’un jeune enfant, cachaient
un petit boutonnet d’une couleur
plus vive, bien séparé de ce qui
l’entourait. A peine le plaisir le
plus prononcé versait-il en ce
joli réduit les pleurs qu’il fait
Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/167
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 155 )