Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/18

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sageaient le plus brillant avenir, elle perdit sa mère. Deux ans s’étaient passés dans le couvent de… et là, chérie de tout le monde, elle attendait dans une douce tranquillité, l’effet des promesses de son père. Il allait l’établir ; il mourut subitement. Il n’eut le tems de mettre ordre à rien ; à peine eut-il celui de recommander Eléonore à sa femme. Celle-ci n’était plus jeune ; elle était dévote ; elle vint au couvent, parla avec bonté à la malheureuse orpheline, et l’assura qu’elle ne l’abandonnerait jamais.


Sous le voile de la charité chrétienne, s’enveloppait une certaine aigreur. Madame de P***, fit sentir à sa protégée, le malheur de sa naissance ; à l’entendre, elle devait pleurer les fautes de sa mère. Hélas ! dans l’état où était l’infortunée, elle