n’était que trop disposée à se livrer
à toute espèce de douleur. Elle faisait
une perte immense, irréparable ;
elle voyait toutes ses espérances s’évanouir.
Bientôt, grace aux consolations
d’un confesseur et des bonnes
religieuses, cet événement malheureux
fut regardé comme un avertissement
du ciel. Entrant dans le
monde avec une existence douteuse,
tous ses talens, tous les dons de la
nature, étaient autant d’écueils, qui
l’auraient fait glisser dans le chemin
de la vertu. Madame de P*** s’offrait
de la mettre en état de suivre
une vocation, que le ciel avait manifestée
si clairement. Eléonore se
décida à prendre le voile.
La douleur, le désespoir, l’idée affreuse de la prostitution ou de la misère, qui l’attendaient dans le monde, soutinrent sa ferveur. Elle