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sirs renfermés dans un cloître, où la principale actrice jouissait d’une autorité absolue ; un secret impénétrable dérobait à tout le monde ces voluptueux mystères.

Cependant l’abbesse eut des soupçons, elle fut furieuse ; ensuite elle en fut presque sûre ; elle en eut un mortel chagrin ; mais son amour, qui cherchait à l’aveugler, et son amant qui voulait la tromper, la remirent dans l’indécision. Aujourd’hui l’assurance d’être heureuse la charmait : demain, le plaisir de contrarier, de vexer des rivales, la satisfaisait : l’autre jour elle sacrifiait à son infidèle jusqu’à sa jalousie. Pour l’amour de lui, elle procurait mille agrémens à Thérèse et à son amie. Leur vue plaisait à son amant ; c’était assez pour qu’elle leur voulût du bien. Le bonheur de son cher

Eléonor