Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/93

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sa première entreprise, pour s’occuper d’objets moins susceptibles, et qui le rapprochaient du véritable but de ses desirs.

» Regardes-moi, lui disait-il ; ouvres tes beaux yeux. Ah, sans doute nos tantes ne t’auraient pas résisté. Jamais un aussi beau jeune homme ne s’est occupé d’elles : et jamais tu ne fus aussi joli qu’aujourd’hui. Les bonnes dames eussent été bien autrement enflammées, si elles avaient vu tout ce que je vois, touché tout ce que je touche, et baisé tout ce que je baise. » En parlant ainsi il couvrait le bel enfant de baisers. Sa bouche s’était appuyée sur celle d’Eléonor. Le baiser n’avait pas été rendu, mais il avait été souffert. Sa bouche s’était approchée du lieu que sa main venait de quitter, et elle avait en-