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core augmenté des desirs qui ne permettaient plus la moindre réflexion. Alors le moine ôta sa soutane, dessous il n’avait point d’autre vêtement. Il se jette à côté d’Eléonor, celui-ci sentit contre sa cuisse une chaleur brûlante et solide qui lui prouvait qu’il ne sentait pas seul de violens desirs ; mais ceux-ci étaient d’une nature bien différente des siens.

Le prieur, embrâsé de luxure, desirait avec fureur des jouissances depuis long-tems présentés à sa pensée. Il aurait tout employé pour arriver à son but ; prières, larmes, menace, fureurs ; il aurait violé, anéanti, détruit, l’objet de sa passion effrénée, plutôt que de renoncer à ses projets. Cependant il restait muet, immobile, serrant contre son sein son bel ami, tremblant,

s’il