vemens tumultueux de tout son être.
Il ôte, il arrache au bel Eléonor
la chemise qui couvrait encore quelques
parties de son corps. Il le porte,
l’enlève dans ses bras et le repose
sur son lit, entièrement nu et dans
la position sans doute où Nicomède
se plaisait à considérer César ; dans
celle où tant de Dieux et de héros
ont placé leurs jeunes amis. Sans
s’arrêter plus long-tems à baiser,
louer, caresser ce qui s’offrait à sa
vue, il porte ses mains hardies sur
deux globes rivaux de ceux d’amour.
Son doigt, plus hardi encore, essaie
déjà de lui préparer la route.
Un obstacle puissant s’oppose à ses
tentatives. En vain il essaie en humectant
ses doigts d’en faciliter l’entrée.
Il ne peut réussir ; il craint
que de violens efforts ne causent
une douleur trop vive, et ne ren-
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