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se prépare à la grande entreprise : il fait, les plus violens efforts, et il avance peu.

Eléonor ressentait la douleur la plus aigue ; il était déchiré, il implorait la clémence de son cruel vainqueur ; mais ses prières, ses plaintes, ses gémissemens étaient inutiles. Comme si un talisman enchaînait l’être qui souffre à celui qui desire avec violence, comme si la douleur et le plaisir avaient un rapport mutuel, le prieur n’en était que plus ardent, plus en délire, et le patient ne cherchait point à se soustraire à de si terribles transports. De grosses larmes coulaient de ses yeux. La douleur avait fait disparaître ce qui avait résisté à la jouissance. Le moine, qui redoublait en vain ses efforts et les tourmens du trop complaisant novice, abandonne enfin son entreprise.

  
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