Page:Émile Faguet - L'Art de lire.djvu/80

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Prétend les animer par son bourdonnement,

Vif, courant, d’une seule venue, mais sourd : c’est le travail, inutile, mais c’est le travail ardent, concentré, très sérieux pour elle, de la mouche, qui est commencé.

Pique l’un, pique l’autre et pense à tout moment
Qu’elle fait aller la machine,

Léger cette fois et presque allègre. C’est la joie impertinente de la mouche, du commissaire du comité dans un cortège, qui est exprimée.

S’assied sur le timon, sur le nez du cocher,

Le commissaire se repose un moment en s’appuyant à un bec de gaz ; il souffle, il s’essuie le visage ; il va recommencer ; le vers est à la fois stable et inquiet ; il exprime un mouvement qui reprend au moment presque où il s’arrête.

Aussitôt que le char chemine
Et qu’elle voit les gens marcher,

Reprise du mouvement, du mouvement général ; changement de rythme.

Elle s’en attribue uniquement la gloire,

Vers ample, étoffé, qui se termine sur une sonorité éclatante, sur une fanfare.

Va, vient, fait l’empressée ; il semble que ce soit
Un sergent de bataille, allant en chaque endroit,
Faire avancer les gens et hâter la victoire.

Vers vastes, développés et enveloppants, circu-