Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/31

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ce plus à sa pitié généreuse que je devrois la vie ? à combien de peines et de chagrins ne suis-je point exposée ? et quel courage ne me faudra-t-il pas, seule, avec un homme que je ne connais point, qui, par tout ce que je lui dois, et la situation où je me trouve !… Que de droits, ma chère, dont il pourroit vouloir abuser, s’il n’est pas généreux ; je n’ose regarder devant moi, l’avenir m’épouvante ; je tâchai de reprendre des forces, j’affectai de la tranquillité pour la lui rendre à lui-même. J’allois lui faire d’autres questions, quand il s’entendit nommer dans la cour, et de suite l’hôtesse l’appella ; on le mandoit pour son service ; il ne doit revenir que demain ; je restai seule, je crois que j’en avois besoin ; mon imagination se montoit, et je ne me voyois plus qu’avec ef-