Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/109

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beaucoup à ménager ; — je l’assurai que je prenois mon sort très en patience ; que sa conduite, ses égards pour moi, me rendoient ma situation bien moins pénible, et que rien au monde ne me feroit consentir à le laisser s’exposer pour moi. Le médecin lui donne des soins particuliers, me dit toujours qu’il me le rendra. Ainsi mon mal est en moi, et vient de moi, c’est peut-être ce qui me le rend plus sensible ; n’as-tu jamais éprouvé ces délaissemens de l’ame, cette mélancolie qui, de ses mains grises, ternit et décolore tout ce qu’elle touche ; c’est au moral cette sorte de malaise, que l’on ressent quelquefois sans pouvoir dire où l’on souffre. Les maux cuisans comme les douleurs aigues, donnent un ressort qui ressemble au courage ; on se relève, mais l’abbatte-