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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/171

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étoit toujours immobile ; moi, muette. Le vieux cavalier nous regardoit et tenoit les chevaux ; enfin Maurice, sans quitter la place où il étoit, me dit : — vous avez donc voulu que je vous voie encore une fois avant que je meure. — Ma Clémence, mon amie, que ta tendre indulgence justifie ce que tu vas lire ; il n’est plus temps de me blâmer : si tu me condamnes, qui m’excusera. Un sentiment irrésistible me commandoit ce que j’ai fait ; il n’étoit sans doute pas en mon pouvoir de ne pas le faire ; et si mon cœur suivit un penchant, conviens qu’il acquitta une dette ; juges-moi. — Je m’avançai vers lui ; et prenant sa main, j’y joignis la mienne, et je lui dis : ( ma voix étoit assurée et tranquille,) je lui dis : — vivre ou mourir avec vous, Maurice, je lie