Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/172

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mon sort au vôtre ; si ceux dont je dépends y consentent, je suis à vous : s’ils me refusent, je ne serai jamais à personne. — Je pressai sa main dans les miennes, et j’ajoutai : — ce ciel pur qui nous voit, a reçu mon serment. — Il étoit comme un homme frappé de la foudre. Sa main même n’avoit pas répondu à la mienne. Tout-à-coup, il me pressa fortement contre sa poitrine, et je sentois les battemens rapides de son cœur ; sa respiration étoit courte et précipitée ; ses yeux, élevés, peignoient un sentiment céleste ; il s’écria d’une voix éteinte : — Dieu, mon Dieu. — En même-temps ses bras se serrèrent autour de moi, et ses genoux tremblans fléchissoient ; je craignis un moment, il me sembla prêt à tomber en foiblesse : ses bras se relâchèrent, et je m’en dégageai doucement.