Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

table, tenant une de mes mains sous ses yeux, et je la sentois mouillée. — Vous êtes toujours libre, me dit-il. — La main qu’il tenoit, lui répondit, et l’assura trop, peut-être, que je ne l’étois plus. Il ajouta : — mais, deux femmes passeroient plus aisément seules. Allez ensemble à Nantes, ou à Rennes. — Maurice, lui dis-je, croyez-vous que je sois venue ici pour moi ? — Ne pensons pas à cela, dit ma nourrice, vous ne pouvez être en sûreté à Nantes, ni à Rennes, ni dans votre pays ; est-ce que votre nom n’est pas sur les listes ; vous ne seriez pas vingt-quatre heures en liberté ! si cette paix de Charette se faisoit ? je vous menerois chez nous, je suis de Château-Gontier. — Le fermier dit : — Je suis revenu d’Angers hier, on disoit la capitulation de Charette, signée à