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LETTRE XXIII.
De Château-Gontier, 21 vendémiaire, an 4 républicain.
J’ai encore quelqu’espoir de te revoir,
c’est-à-dire de vivre. Nous sommes ici
depuis hier, dans la maison de ma
nourrice ; la fatigue, ou plutôt l’épuisement de mes forces,
l’a décidée à nous garder deux ou trois jours, et
nous y sommes cachés. J’ai dormi ; j’ai
un peu réparé mon être physique, et
un peu reposé le moral ; je vais essayer
de t’écrire, d’autant que je puis
faire partir d’ici ma lettre. L’avenir
est trop douteux, pour que je m’expose
encore à l’incertitude de t’apprendre
ma destinée. Oh ! ma Clémence,