Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/28

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à vous, lui dis-je, que je dois la vie ? ah ! comptez… il m’arrêta !… je fus assez heureux, rien ne peut valoir ce moment ; sa main alors serra si fort la mienne, que j’en ressentis de la douleur. Mais, chère cousine, ce qui m’étonna, c’est que loin d’être sensible aux témoignages de ma reconnoissance, elles paroissoient l’affliger ; sans doute, le sort affreux que j’étois prête de subir, la position où je suis aujourd’hui, qu’il imagine peut-être que je compare à mon existence passée, le forcent à me plaindre ; ce sentiment dont je m’apperçus, me fit verser des larmes d’attendrissement sur moi, sur ce que je lui devois, et plus encore sur cette bonté compatissante qui le faisoit partager ma peine ; je vis qu’il les attribuoit à de nouvelles frayeurs ; car, se levant brusquement,