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LETTRE V.
Parthenay, 6 fructidor, an 3 républicain.
Ta lettre m’a un peu rafraîchi le sang ;
je suis errante dans un désert environné
de précipices, et tremblante de m’y
égarer. Et toi, ma chère, tu m’as fait
rencontrer un moment une prairie
riante, tu m’y sers de guide, je t’ai
suivie, je me suis absentée de moi-même, et j’ai été dix minutes avec
toi. Sans doute, ta lettre a été décachetée, ouverte, lue, examinée plus
d’une fois dans sa route ; mais je leur
pardonne, elle m’est arrivée. Après
ton amitié, qui domine tout, deux
autres sentimens dominent encore,