Aller au contenu

Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

visage pâle, tranquille dans le repos, et prompt à s’animer à la moindre émotion ; ses manières sont simples sans grossièreté, franches et naturelles sans délicatesse ; les premiers jours, il étoit avec moi, aisé, attentif, soigneux même, jusques à l’empressement ; depuis qu’il me connoît, nos têtes-à-têtes sont plus embarrassans ; pour le rapprocher de moi, je suis obligée de faire les avances, et d’aller à lui, si j’ai besoin, de quelque service ; il me parle peu ; mais si l’entretien se prolonge, et tu sens bien que j’y suis souvent forcée, peu à peu il s’y livre, paroît même s’y plaire, et semble oublier ce que nous appellons les distances ; si nous nous taisons, il redevient rêveur ; je crois qu’il aimeroit mieux que je fusse née au village ; sa voix est habituellement forte et sonore,