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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/38

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c’étoit deux œufs frais qu’il sortit de sa poche, et qu’il mit sur la cheminée, sans rien dire ; il avoit l’air plus content, plus à son aise qu’il ne l’est d’ordinaire ; j’écrivois et je vis qu’il hésitoit à m’interrompre ; je posai ma plume, j’eus l’air de cesser ; il me demanda ce que je comptois faire après-dîner ; quelquefois je vais me promener seule dans les jardins, ou dans les environs du village avec lui, car on n’ose pas s’écarter ; c’est même le seul exercice qui me donne un peu de liberté d’esprit et de dissipation ; les routes, les changemens de lieu ne sont que pénibles ; il m’observa que le temps étoit à la pluie ; il me sembla qu’il desiroit que je restasse ; je lui dis que je ne comptois pas sortir ; — Si vous n’avez pas intention d’écrire, me dit-il, je suis libre toute la journée, et je resterois ici…