Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/44

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bien singulière, après toutes mes terreurs, toutes mes inquiétudes, me voir ainsi passer à une tranquillité qui ne sembloit plus faite pour moi, me donneroit aux yeux d’une autre, un air de folie inexcusable ; gronde-moi, si tu veux, mais je serai toujours vraie pour toi. Je lui demandai, si les femmes, qui étoient avec les autres soldats, avoient été, ainsi que moi, arrachées à la mort : — Il me dit que non ; qu’elles étoient toutes mariées à des officiers ou à des soldats ; — Ces mots me firent sentir que je ne pouvois moi-même passer que pour sa femme ou pour sa sœur ; j’hésitois à aller plus loin ; mais je desirois trop savoir quel moyen il avoit employé pour obtenir ma liberté aussi promptement, et je lui en fis la question ; il fut long-temps sans me répondre ;