Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/47

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serois sortie. Heureusement dans le mouvement brusque qu’il avoit fait pour se lever, son chapeau étoit tombé de la chaise où il étoit, je le relevai, et ne sachant trop ce que je faisois, lui montrant la ganse que j’avois recousue : vous voyez bien, lui dis-je, en riant, que je serois une bonne ménagère ; il leva la tête, et me regarda avec ses grands yeux étonnés, mais qui brilloient de plaisir ; il sembloit me remercier de n’être pas un monstre d’ingratitude ; je m’apperçus que j’avois posé la main sur son épaule ; il porta sa main sur la mienne, je la retirai un peu vîte ; et lui se leva. Chacun de nous alors eut l’air de prendre le parti de se mettre à son aise, comme si de rien n’étoit. Nous achevâmes très-doucement notre soirée ; j’avois besoin de