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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/50

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demeure ; mais je partageois leurs périls ; et n’ayant pu me réunir à eux, je les savois au moins en sûreté loin de nous. J’ai suivi mon frère dans les hasards d’une guerre cruelle, mais j’étois présente à ses dangers ; et si mes allarmes renaissoient chaque jour, chaque jour me rendoit la tranquillité ; aujourd’hui, je n’ai que mes craintes et mes incertitudes ; hélas ! puis-je encore appeller doutes et incertitudes, ce qui n’est que trop semblable à l’affreuse vérité ; tu sais que je t’ai dit que nous nous quittâmes la nuit même où nous fûmes arrêtées et prises ; la troupe des nôtres suivit un autre chemin. Depuis ce moment, aucune nouvelle d’eux n’étoit parvenue ; mais je croyois leur retraite assurée. Hier, Maurice étoit de garde aux équipages, j’avois trouvé place sur un