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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, I.djvu/93

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que ce n’ait pas été moi, elle n’en auroit pas été quitte pour son bon œil ; et ce Commandant, avec son gros ventre, une bonne justice mettroit tout cela à l’ombre pendant six mois, pour les rafraîchir… avez-vous eu peur… — Elle atteignoit déjà sa bouteille d’eau-de-vie ; j’en fus quitte pour un verre d’eau et de vin. Je t’avoue, ma chère, que j’étois un peu étonnée ; le premier moment fut pénible ; le mari sortit, et je restai avec la femme, qui, tout en me faisant asseoir, juroit après le Commandant ; puis, s’adressant à moi : — Mon enfant, me dit-elle, vous êtes bien jeune encore, mais vous verrez ce que je vous prédis ; tous ces gens-là finiront mal ; les mauvais métiers ne profitent pas. Vous ne serez peut-être pas aussi bien ici ; mais n’ayez pas peur, ni commandant, ni