Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/158

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pressé par elle, il lui a répondu, m’a-t-il dit, et même un peu brusquement : — je vous avoue, madame, que je la crus alors, une jeune fille abandonnée de ses parens, sans naissance et sans fortune. — En disant cela, il a pris congé d’elle, prétextant que mon père l’attendoit. Que dis-tu de cette réponse, cousine ? je ne puis m’en fâcher, d’autant qu’il m’a semblé que ma mère ne lui en fesoit pas plus mauvaise mine. Je t’ai oui dire que les mamans aiment toujours que l’on soit amoureux de leurs filles. Tu vois que mon pauvre cœur, prêt à se noyer, s’attache aux moindres branches.

Depuis ce moment, je ne sais si mon imagination fait tous les frais de mon inquiétude ; mais il me semble que l’on se cache de moi ; mon père