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Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/19

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rons. — Maurice, l’écoute d’un air accablé : il paroît être dans une situation d’ame, absolument contraire à la mienne ; il semble craindre, à mesure que j’espère, et, par des mots qui lui échappent, décidé à me quitter, et à s’éloigner, dès que je serai arrivée au terme. Tu juges, si je dois lui laisser cette offensante idée. D’autres fois, je le vois impatient de partir ; les délais le tourmentent ; sa situation le fatigue ; il évite nos tête-à-têtes, et paroîtroit vouloir s’accoutumer à mon absence. Je le suis des yeux, et il ne se doute pas que je le devine. Je le connois, maintenant, et pas un mouvement de son cœur ne m’échappe : hier au soir, comme nous étions tous trois, seuls, auprès du feu, je causois, avec ma nourrice, de ma famille ; elle se