Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/68

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être du secret. Après dîner, nous restâmes seuls, Maurice et moi ; il avoit l’air préoccupé ; je lui parlai de sa santé, de mon frère, des affaires publiques ; de notre avenir ; je n’obtenois que des mots entrecoupés. Il me regardoit avec des yeux ardens et humides, que les miens interrogeoient inutilement ; enfin, après un silence assez long, et qui devenoit embarrassant, je rentrai ; il demeura assis, sous cette feuillée, que j’ai nommée mon vestibule ; il ne me voyoit pas, et je pouvois le voir et l’observer : il fut long-temps immobile, et dans la même attitude où je l’avois laissé : mon chapeau étoit resté près de lui ; il en défit le ruban qui sert à l’attacher, le roula dans ses deux mains, le porta à sa bouche, leva les yeux vers ma hutte, se leva précipitamment et sor-