Page:Érasme - Éloge de la folie.djvu/3

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NOTICE SUR ÉRASME




Raconter la vie d’Érasme, c’est raconter les commencements de la Réforme et du grand mouvement littéraire et religieux du seizième siècle, auxquels il a été si intimement mêlé. Nous n’avons pas la prétention, on le comprendra facilement, de résumer en quelques lignes une époque si curieuse et si remplie, et qui mérite un travail étendu que nous présenterons peut-être quelque jour au public. C’est donc une simple notice que nous donnons aujourd’hui.

Il semble qu’Érasme songeait à lui-même, lorsqu’il a fait dire à sa Folie : « Je ne suis pas le fruit d’un ennuyeux devoir matrimonial, je suis née des baisers de l’amour. » En effet, son père Gérard, d’une riche famille bourgeoise de Terghout en Brabant, avait déjà un enfant de Marguerite, fille d’un médecin de Sevemberg, lorsqu’il fut obligé de fuir à Rome. Ses parents, qui le destinaient à l’état ecclésiastique, ne lui épargnaient aucune vexation pour lui faire rompre cette liaison et les projets de mariage qui en étaient la suite. Trompé par la fausse nouvelle de la mort de sa maîtresse, qu’il avait laissée sur le point d’être mère une seconde fois, Gérard se fit ordonner prêtre. Pendant ce temps, Marguerite accouchait d’un fils à Rotterdam, le 28 octobre 1467.