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en effet sa ration. Mais la poule devenue grasse ne fut même plus capable de pondre une fois le jour.

Cette fable montre que, lorsqu’on cherche par cupidité à avoir plus que l’on n’a, on perd même ce qu’on possède.

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LA MAGICIENNE


Une magicienne faisait profession de fournir des charmes et des moyens d’apaiser la colère des dieux. Elle ne manquait jamais de pratique et gagnait ainsi largement sa vie. Mais on l’accusa à ce propos d’innover en matière de religion, on la traduisit en justice, et ses accusateurs la firent condamner à mort. En la voyant emmener du tribunal, un quidam lui dit : « Hé ! la femme, toi qui te faisais fort de détourner la colère des dieux, comment n’as-tu même pas pu persuader des hommes ? »

Cette fable s’appliquerait bien à une gipsy qui promet des merveilles et se montre incapable des choses ordinaires.

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LA GÉNISSE ET LE BŒUF


Une génisse, voyant un bœuf au travail, le plaignait de sa peine. Mais une solennité religieuse étant arrivée, on détela le bœuf et l’on s’empara de la génisse pour l’égorger. À cette vue le bœuf sourit et lui dit : « Ô génisse, voilà pourquoi tu n’avais rien à faire : on te destinait à être immolée bientôt. »

Cette fable montre que le danger guette l’oisif.

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LE CHASSEUR POLTRON ET LE BÛCHERON


Un chasseur cherchait la piste d’un lion. Il demanda à un