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dinier, voulant l’en retirer, descendit lui aussi dans le puits. S’imaginant qu’il venait pour l’enfoncer plus profondément, le chien se retourna et le mordit. Le jardinier, souffrant de sa blessure, remonta en disant : « C’est bien fait pour moi : qu’avais-je à m’empresser de sauver une bête qui voulait se suicider ? »

Cette fable s’adresse aux hommes injustes et ingrats.

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LE JOUEUR DE CITHARE


Un joueur de cithare dépourvu de talent chantait du matin au soir dans une maison aux murs bien plâtrés. Comme les murs lui renvoyaient les sons, il s’imagina qu’il avait une très belle voix, et il s’en fit si bien accroire là-dessus qu’il décida de se produire au théâtre ; mais arrivé sur la scène il chanta fort mal et se fit chasser à coups de pierres.

Ainsi certains orateurs qui paraissaient à l’école avoir quelque talent, ne sont pas plus tôt entrés dans la carrière politique, qu’ils font éclater leur incapacité.

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LA GRIVE


Une grive picorait dans un bosquet de myrtes, et, charmée par la douceur de leurs baies, elle ne pouvait le quitter. Un oiseleur, ayant remarqué qu’elle se plaisait en ce lieu, la prit à la glu. Alors, se voyant près d’être tuée, elle dit : « Malheureuse que je suis ! pour le plaisir de manger, je me prive de la vie. »

La fable s’adresse au débauché qui se perd par le plaisir.

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LES VOLEURS ET LE COQ


Des voleurs, ayant pénétré dans une maison, n’y trouvèrent