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faut blâmer, mais notre maître qui m’a appris, non à travailler, mais à vivre du travail d’autrui. »

C’est ainsi que les enfants paresseux ne sont pas à blâmer, quand leurs parents les élèvent dans la paresse.


176
LES CHIENS AFFAMÉS

Des chiens affamés virent des peaux qui trempaient dans une rivière. Ne pouvant les atteindre, ils convinrent entre eux de boire toute l’eau, pour arriver ensuite aux peaux. Mais il advint qu’à force de boire ils crevèrent avant d’atteindre les peaux.

Ainsi certains hommes se soumettent, dans l’espérance d’un profit, à des travaux dangereux, et se perdent avant d’atteindre l’objet de leurs désirs.


177
L’HOMME MORDU PAR UN CHIEN

Un homme mordu par un chien courait de tous côtés, cherchant quelqu’un pour le guérir. Un quidam lui dit qu’il n’avait qu’à essuyer le sang de sa blessure avec du pain et à le jeter au chien qui l’avait mordu. À quoi le blessé répondit : « Mais, si je fais cela, je serai fatalement mordu par tous les chiens de la ville. »

Pareillement, si vous flattez la méchanceté des hommes, vous les excitez à faire plus de mal encore.


178
LE CHIEN INVITÉ ou L’HOMME ET LE CHIEN

Un homme préparait un dîner pour traiter un de ses amis