Page:Ésope - Fables - Émile Chambry.djvu/320

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parler d’un homme, dit que oui, et que c’était même un de ses intimes amis. Indigné d’un tel mensonge, le dauphin le plongea dans l’eau et le noya.

Cette fable vise les hommes qui, ne connaissant pas la vérité, pensent en faire accroire aux autres.

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LE SINGE ET LE CHAMEAU


Dans une assemblée des bêtes un singe se leva et dansa. Il fut fort apprécié et applaudi de toute l’assistance. Un chameau envieux voulut gagner les mêmes éloges. Il se leva et essaya lui aussi de danser ; mais il f‍it mainte extravagance, et les animaux indignés le mirent dehors à coups de bâton.

Cette fable convient à ceux qui par envie rivalisent avec de meilleurs qu’eux.

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LES ENFANTS DE LA GUENON


Les guenons, dit-on, mettent au monde deux petits ; de ces deux enfants elles chérissent et nourrissent l’un avec sollicitude, quant à l’autre, elles le haïssent et le négligent. Or il arrive par une fatalité divine que le petit que sa mère soigne avec complaisance et serre avec force dans ses bras meurt étouffé par elle, et que celui qu’elle néglige arrive à une croissance parfaite.

Cette fable montre que la fortune est plus puissante que toute notre prévoyance.

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LES NAVIGATEURS


Des gens, étant montés dans un bateau, prirent la mer. Quand ils furent au large, une violente tempête se déclara,