Quelques baux à ferme, concernant les domaines de l’abbaye et consentis sous l’abbatiat de Françoise de Chabannes, témoignent des améliorations opérées.
Le domaine de Çoudert qui, en 1659, n’avait qu’un cheptel de vingt bêtes à cornes, possède en 1668 quatre paires de bœufs valant 266 livres, trente vaches, une jument du prix de 37 livres, et quatre « bourrettes raisonnables. » Le prix de ferme s’élève à 460 livres, 2 quintaux de beurre et « une vinade en Auvergne et en Limosin[1]. »
Françoise de Chabannes mourut le 20 janvier 1690. Sa sœur, Élisabeth, qui était entrée dans le monastère à l’âge de six ans et avait pris l’habit à l’âge de dix ans, fut, le 23 avril 1690, investie du titre d’abbesse par le roi, et une bulle du pape Innocent XII, donnée à Rome, à Sainte-Marie-Majeure le 3 janvier 1691, ratifia la nomination royale[2].
Élisabeth de Chabannes fut installée avec un certain apparat. L’abbé de Bonnaigue, chapelain, qui avait dans la communauté des membres de sa famille[3], présida la cérémonie et prononça un discours qui a été conservé et dont voici le texte :
« La dignité dont vous avez été revêtue par l’autorité du roi et du Saint-Siège et dont nous avons l’honneur de vous mettre en possession, était due à votre naissance et à votre mérites La sagesse éternelle l’avait ainsi ordonné ; elle vous avait choisie dans les jours de sa miséricorde et de sa justice : c’est à vous, Madame, à remplir les desseins de Dieu et à combler nos vœux et nos espérances.