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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/19

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et laborieux, ils forment d’excellents soldats et leur goût pour la guerre est si prononcé, qu’à leurs yeux le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme est de mourir dans son lit. Ils constitueraient au besoin une excellente infanterie particulièrement propre à la guerre de montagnes[1].

En temps de paix, les Tats s’adonnent volontiers à l’agriculture, et dans les villes on en trouve un certain nombre qui se livrent avec succès aux différentes branches du commerce et de l’industrie.

Les Kafirs habitent les montagnes situées à l’extrémité orientale de l’Afghanistan. On évalue leur nombre à 200,000 âmes : ils sont idolâtrés et d’origine inconnue ; leur type est celui des races du Caucase. Chasseurs intrépides, amis du danger et des aventures, ils peuvent devenir redoutables dans une guerre de montagnes.

Les Kizilbachis sont d’origine persane ; ils forment la partie de la plus intelligente et la plus instruite de la population. Ils résident en grand nombre à Caboul et on en trouve beaucoup aussi à Hérat, à Candahar et dans les autres villes un peu importantes.

Les Hézaris comptent environ 100,000 habitants répandus sur toute la surface de l’Afghanistan et notamment dans la région des plateaux comprise entre Hérat et les montagnes qui avoisinent Caboul. Les Hézaris sont des nomades de race tartare, et, par conséquent, d’origine touranienne.

Les Ouzbegs sont aussi Touraniens, ils descendent des Turcomans et forment quelques tribus qui peuplent la partie septentrionale du pays. Les Ouzbegs ont une petite armée assez bien organisée dont on évalue l’effectif à 10,000 hommes. Cette armée, qui est placée en temps ordinaire sous les ordres du gouverneur afghan de Balck, tient généralement garnison dans les villes de Balck, de Kunduz, de Khulm, et garde les bords de l’Oxus.

Les Arabes sont disséminés un peu sur toute la surface de la contrée.

Les Djats sont d’origine inconnue ; comme les Arabes, ils sont répandus sur toute l’étendue du territoire ; cependant leurs tribus se groupent en assez grand nombre le long de la frontière orientale sur les pentes des monts Soleiman. On évalue le nombre des Djats à 300,000 habitants.

  1. Perrin, d’après Elphinstone.