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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/44

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pas d’enceinte. À son extrémité sud-est se trouve la citadelle appelée Bala-Hissar (le palais des rois), qui domine Caboul et forme comme une ville à part entourée d’un mur bastionné. Le Bala-Hissar contient le palais du souverain, des jardins, le tombeau de Baber, quelques monuments publics, un fort intérieur et un millier de maisons avec un bazar.

Par elle-même et par ses ouvrages, cette forteresse est respectable ; mais elle est dominée par des hauteurs voisines et serait promptement réduite au silence par les batteries qu’on y établirait. Bien que situé à 1,917 mètres d’altitude, Caboul n’est en effet qu’un véritable cul-de-sac entouré de tous côtés par des montagnes énormes.

La ville de Caboul proprement dite se compose de la vieille ville, où l’on compte environ 5,000 maisons et de vastes faubourgs. Sa population totale est évaluée à 60,000 habitants.

De tous temps la position de Caboul en a fait un lieu de transit important ; c’est là, en effet, que se croisent les grandes routes qui viennent de l’ouest et du sud pour monter vers le Turkestan, la Bouckharie et la Chine.

Caboul est située à 515 kilomètres nord-est de Candahar, à 800 kilomètres est de Hérat et à 565 kilomètres de Balk.

B. ROUTE DE L’INDUS À CABOUL PAR LE KURUM[1].


La seconde voie de communication donnant accès du Pendjab dans le cœur même de l’Afghanistan est celle du Kurum, qui, remontant la vallée de ce nom, franchit vers le 67° de longitude E. les derniers contreforts du Sefid-Koh et débouche dans la vallée du Logar, à 60 kilomètres environ au sud de Caboul, entre cette ville et la place importante de Ghazni.

La route du Kurum est regardée comme la meilleure de celles qui relient le Pendjab au centre de l’Afghanistan, tant sous le rapport de la facilité des chemins qu’au point de vue des ressources de toute nature qu’offrent les pays qu’elle traverse.

C’est en même temps une voie stratégique de la plus haute importance. Il suffit, en effet, de jeter un coup d’œil sur la carte pour se rendre compte qu’une armée d’invasion marchant sur Caboul par le Kurum peut combiner ses mouvements avec ceux des troupes agissant dans la vallée du Caboul-Daria, de façon à tomber sur les flancs ou sur les derrières des défenseurs de cette vallée, et tout au

  1. Voir la carte no 2.