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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/54

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pétueux pendant la saison des pluies, mais presque complétement à sec pendant l’été. Tel est le caractère que présente notamment la rivière du Bolan, dont le lit forme la voie par laquelle passe la route de Jacobabad à Candahar[1].

Les populations que l’on rencontre dans cette partie du Balouchistan appartiennent presque entièrement aux familles ou tribus des Rinds et des Moghsis ; ce sont des nomades qui s’occupent de l’élevage des troupeaux et quelquefois d’agriculture ; on trouve cependant quelques clans sédentaires dans les vallées les plus fertiles du pays. Comme les Afghans, les Balouches trouvent une grande satisfaction à s’approprier le bien d’autrui, mais s’ils sont aussi pillards que leurs voisins, ils n’en ont ni l’énergie, ni le courage, ni la solidité.

C’est ce chemin que je viens de décrire, de Jacobabad à Quetta par le Bolan, que suivit en 1839 l’armée combinée du gouvernement des Indes et de la confédération des Sicks. Les troupes anglo-indiennes furent massacrées dans les défilés du Bolan ; elles y perdirent tous leurs convois, et une brigade entière de cavalerie y fut réduite à un effectif de 100 hommes.

Depuis cette époque la situation a bien changé, et aujourd’hui la sécurité des passes est assurée au gouvernement anglais ; en 1877, en effet, à la suite des troubles qui régnaient dans le Balouchistan, l’Angleterre intervint entre le khan de Kélat et ses sujets révoltés ; le prince reconnut ses services en acceptant son protectorat, et depuis cette époque la ville de Quetta est occupée militairement par les Anglais.

De Jacobabad à Quetta une troupe anglaise n’aurait donc plus à lutter qu’avec des difficultés matérielles, considérables il est vrai, mais nullement insurmontables.

Les journaux anglais fournissent sur l’aspect général de cette route et notamment sur la partie la plus rude à parcourir, celle comprise entre Dadar et Quetta, des détails intéressants et qui pourront donner une idée des obstacles de toute nature que rencontre la marche d’une colonne dans un tel pays :

« Lorsque l’on quitte Dadar, l’aspect de la passe du Bolan est, pendant les 25 premiers kilomètres, plutôt désert et sauvage que grandiose. Le chemin est formé presque partout par le lit de la rivière qui est à sec pendant les deux tiers de l’année. De chaque côté s’élèvent des montagnes peu élevées, mais inaccessibles, couvertes de pierres roulantes et semblables à d’immenses monceaux de cailloux gigantesques.

  1. Voir la carte no 3.