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Page:Étude militaire, géographique, historique et politique sur l'Afghanistan.pdf/69

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La vallée de Bamian, entourée de tous côtés par de hautes montagnes, encombrée de rochers, coupée par d’énormes précipices, est, paraît-il, l’une des plus sauvages de l’Afghanistan ; elle offre cependant un grand intérêt archéologique.

On y remarque, en effet, un nombre prodigieux d’excavations pratiquées le long des flancs des montagnes sur une étendue de deux ou trois lieues, et qui forment la demeure d’une partie de la population. « Une colline isolée au milieu de la vallée en est complétement percée comme le rayon d’une ruche, dit Burnes, et rappelle à notre souvenir les troglodytes des historiens d’Alexandre. »

Cette ville de troglodytes, que le voyageur Hamilton appelle la Thèbes de l’Orient, renferme des antiquités précieuses ; ce sont, entre autres choses, deux statues colossales taillées en haut relief sur la roche elle-même et représentant un homme et une femme, qu’on suppose dater du commencement de l’ère chrétienne. L’homme a au moins 120 pieds de haut ; il occupe une surface de 70 pieds, et la niche dans laquelle il a été creusé a à peu près la même profondeur. L’idole est mutilée, les deux jambes ayant été fracassées par le canon, et le visage est détruit au-dessus de la bouche. Cette statue n’offre ni élégance ni symétrie ; celle de la femme est mieux faite que celle de l’homme, mais ses dimensions sont de moitié moindres. On voit des excavations de toutes parts autour des idoles, et la moitié d’un régiment pourrait se loger dans celle qui est au-dessous de la plus grande. L’origine de ces statues gigantesques est encore inconnue.

En quittant Bamian, la route de Caboul traverse une série de gorges et de défilés dont les principaux sont ceux de Kalu, de Gulgatoi, les passes d’Hadchihaks, situées à plus de 3,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, et celles d’Ungi et d’Ispéchak.

Les principales localités que l’on rencontre sont : Jakal, Sari-Chashma, Jabrez et Argandi. On se trouve alors dans la partie supérieure de la vallée de Caboul, et le chemin jusqu’à cette dernière ville ne présente aucune espèce de difficulté.

B. — ROUTES DU NORD-EST ET COMMUNICATIONS AVEC LE TURKESTAN ORIENTAL ET LA CHINE.

Nous avons dit que de Khulm partait une route qui se dirigeait à l’est vers la haute vallée de l’Amou-Daria.

Cette route, sur laquelle nous n’avons que des données très sommaires et qui n’est, du reste, que d’un intérêt secondaire pour la question qui nous occupe dans cette étude, relie Khulm aux villes de Kunduz, Khanabad, Khishmi, Faizabad ; puis, remontant la