Page:Études religieuses, historiques et littéraires, volume 69, septembre-décembre 1896.djvu/389

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croix » (titre d’un grand dessin représentant une femme agenouillée au pied de la croix). Matérialiste sans pudeur, il ne recule pas devant le blasphème. Pour lui, Dieu n’est qu’une fiction changeante de l’humanité et l’avenir du monde est à l’athéisme : « En des temps devenus laïques, la foi est tombée. la croyance quelle qu’elle soit, meurt et s'éteint… Dieu l’immortel est mort encore une fois, tué par l’exagération même et par l’abus qu’on a fait de son propre geste, et la silhouette du vieillard qui du balcon du palais de la Ville éternelle se dresse, bénit maintenant dans le vide un monde qui vécut de ce geste et qui mourra sans lui[1]. »

Voilà les sentiments intimes de celui qui se présentait aux catholiques comme un défenseur, et dont la parole seule garantissait les contes extravagants sur Gibraltar et sur Sophia Walder ! S’il restait encore une illusion, le Dr Hacks s’est hâté de la dissiper par un coup de théâtre, qui a dû stupéfier les catholiques ayant assisté à la conférence de 1893. Dans une lettre adressée au directeur de la Kölnische Volkszeitung le 14 octobre 1896, et publiée le 16 dans ce journal, on lit les déclarations suivantes :


« 1° Je ne suis pas l’auteur, mais un simple collaborateur du Diable au XIXe siècle, je n’ai collaboré qu’à une minime partie du tome 1er ; depuis que j’ai cessé ma collaboration effective je me suis désintéressé de l’ouvrage, à propos duquel je ne revendique aucune paternité ni aucun droit ; je n’ai jamais écrit une seule ligne, ni dans la Revue mensuelle, ni dans aucun des volumes, brochures, journaux ou publications parues depuis sur ces questions. Le pseudonyme : Dr Bataille ne m’appartient donc pas et ne m’a jamais appartenu.

2° Le volume le Geste est en effet de moi et contient mes véritables opinions sur les religions et en particulier sur la religion catholique, pour laquelle je professe le plus parfait mépris.

3° Puisque depuis des années je ne collabore plus ni de près ni de loin aux diableries antimaçonniques, il vous apparaîtra évidemment

  1. Le Geste, p. 130. Il faut rapprocher de ces dernières lignes le trait suivant qui nous est attesté par un témoin oculaire. C’était en 1895, à une séance de la Société des sciences psychiques, alors en formation ; on discutait les statuts de cette société. À la fin de la séance, le Dr Hacks-Bataille, qui était membre de la Société, se lève et propose d’envoyer au Souverain Pontife une adresse de filiale adhésion à toutes les doctrines du Saint-Siège avec la demande d’une bénédiction spéciale.