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Œillades et Soupirs


C’est la première nuit que tu dors dans ta bière :
Ne vas pas t’éveiller sous la terre demain…
Quand j’y songe, vois-tu, je cache dans ma main
Mon front pâle, et je sens que mon cœur agonise.
On chantera pour toi quelque chose à l’église :
Peut-être les adieux que tu chantais un soir.
Nous irons te porter alors au grand dortoir,
Plus blêmes et plus froids que tes mains, jeune fille. !
Les amis poseront leurs genoux sur la grille,
Le prêtre chantera pour bénir ton cercueil ;

Et puis nous reviendrons avec nos cœurs en deuil.