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Page:Œuvre des écrivains haïtens, Auteurs haïtiens, morceaux choisis, 1904.djvu/30

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Il rêve une lointaine plage
Que ses yeux ne verront jamais !
Car bientôt la voix de l’orage
Réveille ses sens inquiets ;
Bientôt le souffle de la brise
Cède aux fureurs de l’ouragan,
Bientôt c’est la nef qui se brise
Sur les écueils de l’Océan.

III


C’est le mal qui triomphe et le bien qui s’exile !
C’est l’immense volcan de la guerre civile
Éclairant notre nuit de son funèbre éclair !
Avides de son sang qu’ils ne peuvent répandre,
Ce sont des insensés qui voudraient que sa cendre
Fût jetée aux brises de l’air !

Hélas ! en vain sa fille, ange du ciel venue,
Montrait à ses regards son enfance ingénue !
Comme un astre pâli se plonge à l’horizon,
Il abîma son cœur en des flots d’amertume,
Et lorsqu’après sa mort on écarta l’écume,
On vit le désespoir au fond !


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